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DÉSERT DU SAHARA

  • Photo du rédacteur: Noëlle Francois
    Noëlle Francois
  • 25 avr.
  • 5 min de lecture

Désert du Sahara
Désert du Sahara

Notre voyage d'aujourd'hui a un air des Mille et Une Nuits . Il suffit de regarder autour de soi et l'on peut presque entendre Shéhérazade raconter des histoires de tapis volants, de lampes magiques et des aventures d'Aladin sous le ciel étoilé. Et ce n’est pas étonnant, nous sommes au cœur du magnifique désert du Sahara. Chaque dune semble contenir un ancien secret qui attend d'être découvert. Difficile de ne pas se laisser emporter !

 

L'arrivée dans ce décor de rêve commence avec les montagnes du Haut Atlas dévoilant leur silhouette exubérante, tandis que des géants touchent le ciel recouvert de leur manteau blanc de neige, un contraste surréaliste avec le cuivre du coucher de soleil et l'ocre du désert.



Le paysage devient encore plus magique lorsqu'un Berbère nous attend. Vêtu de l'essence de l'élégance de ses ancêtres, sa longue robe bleue fluide danse au rythme du vent. Sur la tête, le chèche (ou turban). C'est synonyme de protection, d'identité et de sagesse enveloppé dans des mètres de tissu. Enveloppé dans une technique presque chorégraphiée, il se couvre le visage lorsque nécessaire, ne laissant visibles que ses yeux profonds.


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Notre premier arrêt fut une rencontre rare avec l’essence de la vie en harmonie avec la terre. Une véritable immersion dans la vie d'un peuple qui porte, avec simplicité et dignité, l'une des formes d'existence les plus fascinantes et résilientes du Maroc. Ce sont des nomades qui vivent dans des grottes creusées dans la roche, adaptant leur routine aux rythmes de la nature. Beaucoup vivent de l'élevage de chèvres et de moutons, et migrent selon les saisons, toujours à la recherche de pâturages et d'eau pour leurs troupeaux. Être là, être accueilli par eux et partager un thé chaud dans un cadre aussi austère qu'accueillant, fut une expérience fascinante.


 

Il est temps d’explorer les sables du Sahara ! Il est immédiatement devenu évident que marcher avec ces chaussures n’est pas vraiment quelque chose pour les débutants. D'une consistance ultra-fine, ressemblant à du talc doré, ils avalent les pieds comme s'ils voulaient jouer avec notre notion d'équilibre. Pour nous, créatures urbaines habituées au sol solide de l’asphalte, chaque pas ressemblait à un marathon au ralenti. C'était comme si le désert disait : « Bienvenue, voyons maintenant de quoi tu es fait ! » Environ une heure de marche. Le garçon qui nous a conduit à notre tente ne parlait que l’arabe. La communication se faisait alors par des gestes ou par la subtilité d’un sourire – simple, silencieux, mais étonnamment suffisant. C'était une immersion de silence alors que nous contemplions les sentinelles dorées de cet endroit. Les dunes imposantes et envoûtantes s'élevaient devant nous comme des sculptures vivantes façonnées par le vent.

 

Si la scène entière était suffisante pour laisser quiconque bouche bée, pour moi, le point culminant de cette traversée était d'avoir deux chameaux à mes côtés. Il y avait quelque chose de magique dans leur présence, je l’avoue. J'étais complètement fasciné. J'imaginais que dans leurs regards sereins, ils gardaient le souvenir de routes anciennes, de caravanes lointaines sous les Mille et Une Nuits. Leurs longs cils défient la fureur du vent et leurs corps sculptés résistent à l'impossible. C'étaient des poèmes en mouvement, glissant sur le sable.


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Dans l'immensité du Sahara où le temps ralentit, notre âme s'abandonne. Le regard se perd dans l'immense infini. Jusqu'à ce que notre luxueuse tente nous attende. Nous sommes accueillis avec tous les honneurs de la maison, musique instrumentale typique et thé à la menthe. Après une longue journée, une petite pause pour se ressourcer avant de profiter d'un dîner typique rempli de nombreuses festivités et de plats traditionnels. Une véritable célébration des sens ! Le tajine fumait devant nous, cuit lentement dans le pot en terre cuite classique avec un couvercle conique. À l'intérieur, des morceaux d'agneau (ou de poulet), des légumes colorés et une symphonie d'épices fusionnaient, répandant un arôme incomparable qui parfumait l'air froid de la nuit.

 

A côté, un couscous à l'assaisonnement léger et délicat, accompagné d'un majestueux méchoui — un agneau entier rôti lentement à la broche, ou enfoui sous le sable chaud, comme le veut la tradition saharienne. Et pour compléter le festin, les rghaif (ou msemmen ), pains feuilletés et frits, servis encore chauds, prêts à tremper dans des bouillons ou à être dégustés avec des dattes et des fruits frais. Comme toujours en ces temps-ci, je m'adapte aux options végétaliennes.

 

Après le banquet éblouissant digne des dieux, nous étions sur le point de retourner à notre tente lorsque nous avons été prévenus : cette nuit-là, une tempête de sable approchait. Pour des raisons de sécurité, ne sortez pas la nuit. Imaginer! Je me sentais mal à l’aise… comment pouvais-je accepter qu’un phénomène aussi rare et puissant se produise juste là, devant moi, et que je doive dormir ?

 

Mais la fatigue parlait plus fort. J'ai fini par m'endormir sous l'accalmie du vent. À ma grande joie, à l’aube, le désert murmurait les traces de la tempête. J'ai été honoré des dernières traces du spectacle : le ciel encore brumeux, la lumière filtrée dans des nuances d'or et de cuivre, et les dunes redessinées, comme si un artiste invisible était passé dans la nuit.

 

Après un délicieux petit-déjeuner, il était temps de lever le camp. Ils nous attendaient, notre guide berbère, au regard énigmatique, et ses adorables chameaux, prêts pour une nouvelle traversée à travers les sables éternels.

 

Sur le chemin du retour, chaque pas était un adieu silencieux. Le vent soufflait légèrement, comme pour murmurer « à bientôt ». Devant nous s'ouvrait à nouveau cet horizon sublime, vaste, digne de révérence.

 

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Soudain, la douce mélancolie qui m’enveloppait fut brusquement interrompue par une scène inhabituelle. Je jure que j'avais l'impression d'avoir été catapulté dans le dessin animé Wacky Races , avec Dick Dastardly et tout ! Le désert a été envahi par des dizaines de petites voitures carrées, dont l'emblématique Renault 4L.

 

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C'était le début d'un voyage surprenant : un rallye solidaire et humanitaire baptisé 4L Trophy . Destiné aux étudiants universitaires européens (majoritairement français), le défi consiste à traverser le Maroc en binôme à bord de ces mignonnes petites voitures. Chaque équipe emporte 50 kilos de fournitures scolaires et d’aide humanitaire pour les enfants en situation de vulnérabilité.

 

L'itinéraire est une véritable aventure : il démarre en France, traverse l'Espagne et continue jusqu'au cœur du Sahara marocain. Là, les participants affrontent des dunes, des chemins de terre et des défis de navigation – sans GPS, juste avec une boussole et une carte comme autrefois. Un véritable scénario digne d'un scénario d'animation, où la solidarité et l'esprit d'aventure se rencontrent au milieu du désert. Et j’étais là, avec le privilège de vivre cela de près.

 

Enfin le moment est arrivé, un adieu plus difficile que je ne l'imaginais : mes chers compagnons chameaux. D'eux, j'ai appris que même sous le soleil brûlant, il y a de la délicatesse. Ce sont des êtres sensibles, et chaque pas lent semble enseigner la patience, la présence et le respect. Une dernière caresse de sa fourrure rugueuse. Je suis reconnaissant! Pour la traversée. Pour l'entreprise. Pour la leçon silencieuse selon laquelle chaque animal, grand ou petit, mérite d’être considéré avec révérence. Et là, entre dunes et ciel infini, j'ai renouvelé mon amour inconditionnel pour eux tous.

 

Un dernier regard, un dernier souffle… et le Sahara restait immense, comme un secret gardé au cœur du monde.

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